Mépriseriez-vous la Force Des Pierres?




Un jour, j'attendais mon tour à la caisse d'un magasin pour acheter un plat. Il y avait beaucoup de monde. Un vieux monsieur, coupant la file, s'était alors approché de moi, me tendant de la main un rideau, en me lançant : "vous ne voulez pas payer à ma place?". 
Je lui réponds que ce n'est pas possible, puis ajoute, après un temps  : "vous voulez donc prendre ma place dans la file?" . Il nie et reste un moment silencieux, puis nous parlons de prendre le temps : le temps de payer viendra bientôt et bien assez tôt. Il me dit alors : "merci de m'avoir écouté". Je lui souris : "et pour cela je n'ai eu aucun argent à débourser". 
Tandis que la personne à la caisse m'appelle, il prend alors une place derrière moi dans la file . Je règle ma part et sors de la boutique, en lui faisant un dernier signe de salut.



Les Rochers



Tu ris d'une grenouille plus grosse qu'un bœuf ou d'un bourgeois gentilhomme,
Tu ne te reconnais pas et pourtant c'est ainsi que tu souhaites procéder : 
Pourquoi vouloir prendre la place d'un autre?
Pourquoi désirer une place qui n'est pas la votre?

Homme,
Ne vois-tu pas qu'en souhaitant, insensé,
Voler tes frères,
Tu violes un des principes de la Régularité?


Frère,
Si nous sommes tous attirés par la Lumière,
La Rose désirerait-elle,
Comme un oiseau,
Avoir des ailes?
Pourtant, à son niveau,
Le bouton ne se transforme-t-il pas
En une corolle de pétales?
N'est-ce pas lorsqu'il devient chêne,

Qui sur les siècles veille,
Que le gland est autorisé
A monter vers le Ciel?
Ouvre les yeux,

Il est l'Heure; 
N'est-il pas merveilleux,
Que grâce au Travail, les abeilles 
Donnent du Miel?
Ne vois-tu pas qu'elles font ainsi honneur

A l'Hydromel?
Dans leur règne, ils sont arrivés
Au plus haut point que d'atteindre
Il leur ait été donné.
C'est à cet état qu'ils étaient destinés.


Chaque chose à sa place.
 

Chaque chose a sa place :


Prends-en de la graine : si en Vérité,
A toi seul, Homme, a été attribué
L'Esprit pour t'élever
Et répondre à l'appel de l’Éternité,
Le reste de la Création
Ne participe-t-il pas
A tes côtés,
A la célébration
De la Royauté?
Comment peux-tu imaginer
Qu'Il pourrait ne pas les aimer,
Tout comme il t'a Aimé?
Es-tu si peu Sage,

Pour avoir oublié que si tu es à Son Image,
Ils sont à Sa ressemblance, hommage
Vivant dans le paysage?
Quand bien même le verre de terre
Ne dépassera jamais tes doigts de pieds,
Pourquoi ne vois-tu pas Sa main en tout,
Et partout?
Ton dédain te transforme en pilleur : 
Comme tu voles tes frères et soeurs,
Tu voles la Terre.
Souviens-toi de ton Cœur :
Enfant, le néfaste nivellement 
N' a rien de comparable avec l'émerveillement
Face à ce qui a été
Parfaitement ordonné.
Souviens toi de ce qui été 
Demandé à Noé : 
Sur Son ordre, dans l'arche ils sont montés                                                                                           Pour être sauvés.                                                                                                                                            Tout est Lié;                                                                                                                                                 
Ainsi, n'est-il pas de ta Responsabilité,
Si la Terre
Est souillée, décharge à ciel ouvert?
Sur d'autres, Il ne te demande pas de te décharger,

Ni de céder
Ta Place, mais bien d'être digne de l'occuper.

Alors, Hommes des Côtes,
Frères des bords de Mer,
Méditez-donc sur les Rochers,

Par le Seigneur placés,
Qui soutiennent les assauts des vagues,
Gardiens de la Terre
Face aux hordes de l'Enfer.
Mépriseriez-vous la Force

Des Pierres?
Les tiendrez-vous pour rien,
Lorsqu'elles s'efforcent
A symboliser l'Incorruptibilité,
Celle qui justement
A un plus haut degré 
Vous est demandée?
Frère, puisque nous sommes tous appelés
A participer
Chacun selon notre nature et nos possibilités,
Que ta volonté devienne Sa Volonté :
Il est temps à nouveau
D'enfin Œuvrer
A la Place qu'Il t'a assignée : 
Celle du jardinier.