Ma seule protection, c'est l'Union de nos respirations
Le Brodeur
Que peuvent ces pâles copieurs
Qui s'autoproclament alchimistes,
Ces propagateurs de fausses pistes?
Ces imitateurs ne sont que des menteurs
Parce qu'ils ne comprennent pas que
Tu es le Généreux
Qui inlassablement inspire toute notre boue,
Sans aucun dégoût,
Et qui en retour expire,
Encore et encore,
Sans cesse de l'or.
Ils ne servent que leurs desseins
Quand tu es le Maître du Destin.
C'est ainsi
Que tu nous dirige continuellement
Vers le Bien;
Et ils osent se prétendre magiciens,
Face à toi
Le Roi Mage,
Face à toi
Qui seul est Sage?
Non vraiment
Ils ne savent pas,
Ceux qui dévient, ceux qui ne te voient pas
Vivant,
Que chaque pas, pourtant,
Les ramène toujours vers Toi.
Les égarés hurlent car ils ne saisissent pas
Que tu es Celui qui transmute la peine de ceux qui croient
En joie.
Pour moi,
Je ne suis pas savante,
Je suis ignorante :
Qui peut dire
Qu'un mal ne donnera pas un Bien?
Alors, qui suis-je Seigneur,
Pour te supplier
D'éloigner toute douleur,
Pour te demander de faire pleuvoir
Ici plutôt qu'ailleurs?
Toi seul sait ce qui nous convient
Pour progresser sur le Chemin,
C'est pourquoi je ne demande rien.
Si je ne connais pas tous les fils
Qui enserrent nos destins,
Je sais pourtant bien
Que tu es le Tissu de l'Univers
Et que tu nous guides une maille à l'envers,
Une maille à l'endroit,
Sur la Voie, ce point de Croix.
Tandis que je te regarde filer
Le Monde sur ton métier à tisser,
Je prie seulement pour être une aiguille,
Servante habile,
Entre tes divins doigts.
Je ne crains rien :
J'ai remis mon âme entre tes mains;
Je n'ai plus peur
Lorsque je suis le tissu
Dont tu es le Tisseur.
Je t'aime Seigneur :
Je t'aime Seigneur :
Tu es le Brodeur
Qui a pensé le Nœud,
Celui que ne voient pas les orgueilleux,
Celui qui nécessite de passer le fil
Dans le chas de l'aiguille.
Ainsi, contre les agents du Boniment,
Tu es mon seul Talisman.
Voilà la nature du véritable Lien :
Voilà la nature du véritable Lien :
Avec ferveur,
Je suis retranchée dans ton Cœur,
Tu es caché dans le mien,
Afin qu'ils battent à l'unisson.
Ma seule protection,
C'est l'Union
De nos respirations.