Il n'y a pas de subtilité dans la Vérité


"Qui est Dieu? Il est Grâce (...)
Il se laisse connaitre par nous et ce don de Grâce doit nous suffire.
Nous n'avons pas besoin de toute sa grandeur. Il en fait connaitre assez pour que notre souffrance soit supprimée. Il n'y a pas de raison pour Lui de révéler un iota de plus de son pouvoir, qu'il n'en faut pour remédier à nos défauts dans l'état présent. C'est ainsi qu'Il se fait connaitre selon nos besoins. Il est donc bien là (...) . Le monde existe uniquement pour susciter la Foi. Voilà le but de la création. (...) Tout espoir d'obtenir Sa Grâce sans aucun effort est complètement vain. S'il était possible d'obtenir Sa Grâce de cette façon, tout serait pareil, il n'y aurait aucune raison pour qu'il existât des différences. Il nous a montré la voie et les moyens. Efforce-toi, atteins le but; soit heureux; ta paresse et ton égoïsme te font espérer Sa Grâce sans aucun effort, or la règle est valable pour toi comme pour tous (...) . Il est un effort qui surpasse tous les autres (...) c'est simplement l'amour que tu portes à tous les êtres, pour le meilleur et pour le pire. En l’absence d'un tel amour pour tous, ta dévotion envers Dieu n'est que parodie. Quel sens cela-t-il pour Dieu, si tu recherches auprès de Lui la satisfaction de tes désirs, sans faire ton devoir envers les malheureux? Il n'y a là que pur égoïsme. Il n'y a pas de place auprès de Dieu pour des personnes égoïstes, seuls les actes désintéressés y ayant droit de cité". 
 Tout est Un, écrit Tamoul, doctrine de l'Advaita Vedanta, XIXe siècle

"Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour (...) qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui (...) . Si quelqu'un dit : "J'aime Dieu", alors qu'il a de la haine contre son frère, c'est un menteur. En effet, celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, est incapable d'aimer Dieu, qu'il ne voit pas. (...) Et voici le commandement que nous tenons de Lui : celui qui aime Dieu, qu'il aime aussi son frère". Première lettre de Saint-Jean, chapitre 4


Pendant une séance de Yoga avec un groupe d' élèves, j'avais proposé un exercice qui travaillait les variations possibles pour une même posture. Une de ces variations consistait en la réalisation d'une posture les yeux fermés puis les yeux ouverts.
Un élève m'avait lancé mi-dubitatif, mi-moqueur : 
" la différence est subtile quand même!".

Il n'y a pas de subtilité dans la Vérité.
En Vérité, grande est la différence entre un œil ouvert et un œil fermé. 

Pour peu que nous sachions la voir, La Vérité ne nous anesthésie pas en nous confortant dans nos certitudes. Sans ambiguïtés, elle n'est jamais consensuelle; elle nous remue, et si elle peut nous sembler violente, et paradoxale, c'est bien parce qu'elle nous touche :  l'épée est la seule en mesure de faire saigner et enfin vivre notre cœur de pierre. C'est pourquoi la Parole nous retourne, alors que les vaines paroles nous détournent. 

En effet, la distorsion de la Parole est, elle, toujours subtile : séductrice, elle se travestit. Alors elle nous dévie. Elle pervertit.


Ainsi, dans cette phrase, il y a distorsion subtile de la Vérité  :  "tu peux avoir la vie que tu veux si tu entres en connexion avec l'Univers. Alors poses tes intentions et fonds toi dans les énergies subtiles; changes de vibration ". 


Si cette parole n'était pas subtile, seriez-vous attiré?
Ne sentez-vous pas pourtant l'odeur de fumée?
C'est bien parce qu'elle vous semble belle 
Que vous vous ruez sur elle, 
Comme des mouches sur un pot de miel. 
Méfiez-vous de ce qui est subtil, 
De ce qui est doucereux, 
Méfiez-vous 
De ces pâtisseries 
Trop sucrées
Au goût douteux
Le seigneur menteur 
Qui est les a préparées 
Est un carnassier.
En Vérité, 
Grande est la différence entre un œil ouvert 
Et un œil fermé. 
L'un est apte à discerner,
L'autre est illusionné
Par l'écran de fumée. 
L'un est Liberté, 
L'autre est prisonnier.

N'entends-tu pas la Parole de Vérité, 

Celle qui dit :  
Toi qui ne parle que de la mort de l'Ego, pourquoi es-tu égoïste? 
Ainsi, tu penses pouvoir Me connaître,
Sans fléchir,
En assouvissant tous tes désirs? 
Sais-tu, pourtant, mon enfant 
Que ces désirs éphémères sont différents 
De ce que tu désires vraiment?

Pour Me connaître, il n'y a qu'un seul moyen

Qui te tirera de l'erreur :
Tu devras renoncer à tout. 
A tes sens avides, au monde et à son pouvoir trompeur, 
Aux prodiges obscènes boursouflés par l'Ego;
A tout ce qui est faux
Et t'obscurcit la Vision.
Tu renonceras pour Moi à toutes tes illusions
Sois sans crainte, 
N'aie pas peur,
Je serai toujours à tes côtés 
Et Je t'aiderai à comprendre Ma volonté. 
Pour cela tu n'as qu'à M'obéir humblement.
Allons, incline toi :
Sans Moi, tu n'y arriverais pas.
Certes, maintenant tu agis bien, mais n'oublie pas

Que les œuvres ne suffisent pas.
Aie la Foi.
Je te donnerai la main 
Sur ce chemin, 
Sur cette voie 
Où tu t'apercevras 
Que Je t'ai déjà 
Donné la paix. 
De tes deux yeux tu verras,
Et alors, enfin, tu comprendras 
Que la seule véritable faute 
Qui te tourmentait, 
C'était d'avoir voulu voler
Ce qui avait été donné 
De toute éternité : 
Il te suffisait
De demeurer
Dans la Fidélité.