Voir avec Nos propres yeux - Du Dharana au Samadhi
"Ô , “mon enfant” écoute !
De nos jours la noble loi se propage,
Mais beaucoup la corrompent, la mêlent à d’autres doctrines.
Chacun s’appointe “instructeur”,
Des discours faits pour plaire n’enseignent que désir.
Montre les bienfaits d’une sage lignée, “mon enfant” !
(...)
La “magie”; les “pouvoirs” occultes, la “divination”, le yogi y risque sa propre vie".
Yogi Milarépa (1040-1123) , Les cents milles chants de Milarépa
Il y a de cela plusieurs années déjà, lors de l'avènement des casques de réalité virtuelle, j'attendais mon tour dans un magasin de téléphones. Pour nous faire patienter, les autres clients et moi, un vendeur nous avait alors proposé d'essayer un de ces casques. Chacun, dans la file d'une dizaine de clients, avait alors testé, à grands renforts d'exclamations fascinées ledit objet. Lorsque le vendeur m'avait tendu le casque, j'avais poliment refusé, entraînant son incrédulité, ainsi que celle des personnes présentes. Je lui avais souri et m'étais ensuite contenté de regarder droit devant moi (Dharana). Un moment de flottement, puis l'on s'était désintéressé rapidement de moi et de mon refus incompréhensible.
Pourquoi penser que le véritable prodige consisterait dans un hypothétique "lendemain qui chante"? De ces lendemains où la technologie, la science ou la médecine fusionneraient avec la spiritualité, entraînant un homme "bionique", "quantique", ou "immortel" ; de ces lendemains où l'on cherche à supprimer la souffrance et la mort, et où la véritable Vie est en fait absente. Nous cherchons, au fond, non pas à rencontrer, mais à contrôler cette Vie que ce soit par la technique ou par la manipulation de forces, ce que l'on appelle magie. Ainsi, les césariennes dites de confort, et leurs femmes assistées ou plutôt dépossédées, et les pratiquantes de méthodes de féminité, dite sacrée, utilisées pour obtenir un "accouchement orgasmique" ne susurrent-elles pas la même séduisante promesse : "tu ne souffriras point"? Qu'il soit technique ou surnaturel, le désir est donc en réalité toujours le même : désir de puissance, de pouvoir absolu. Nous pouvons toujours chercher dans cette impasse, mais nous ne rencontrerons jamais la Vie ainsi.
Ainsi, dans cette impasse de la réalité "augmentée" où s'épanouit la volonté de puissance, mère de l'esprit totalitaire, nos champs contemporains sont le théâtre d'une guerre stérile dans laquelle se font face les pesticides chimiques -et leur cortège d'organismes génétiquement modifiés qui tentent de se rendre "maîtres et possesseurs de la nature"- et les pesticides occultistes qui, poussés par un naturalisme mystique, "dynamisent" le sol avec des cornes bourrées de bouses séchées, des crânes d'animaux, ou encore des pierres pilées. Tous deux encouragent l'ivraie à pousser : au nom du Bien, on s'arroge le droit de Vie et de mort et, à l'eugénisme technophile qui hait le corps souffrant périssable, qui poussé à son extrême est même adepte d'un puritanisme robotique, et qui souhaite "améliorer" l'homme en téléchargeant par exemple une conscience dans une machine, répond le sulfureux eugénisme surnaturel qui glorifie le corps utilitaire en instrumentalisant la sexualité. Ces adeptes de la magie sexuelle souhaitent en effet donner naissance uniquement à "de belles âmes"... Quoi qu'il en soit, logiquement, la tentation d'un "homme nouveau" ou d'un surhomme flirte donc toujours aujourd'hui avec l’hygiénisme et le racisme, et son corollaire, la race"pure". C'est notre seul aveuglement qui nous fait associer uniquement cette idée de pureté de la race, et plus généralement d'éradication de ce qui nous paraît nécessaire d'éliminer, aux mouvements nationalistes plutôt qu'aux technophiles acharnés passionnés par la noosphère ou aux occultistes qui se réfèrent à l'âme du monde. Pourtant ils sont donc bien guidés par une logique similaire; ils se mêlent d'ailleurs souvent, engendrant régulièrement de monstrueux hybrides.
Ainsi, notre monde matérialiste libéral -fils de l'Humanisme puis de Lumières possédées par le Culte de la Raison- via la recherche de ce qui est appelé "le progrès" technique ou (trans)-humaniste, échafaude pléthores de méthodes orgueilleuses, qui se font concurrence (dix visions ne pouvant qu’engendrer Division) , prétendant expliquer la totalité du monde hors du spirituel, relégué à de l'obscurantisme qu'il faut combattre voire annihiler, et poursuit l'utopie d'un monde meilleur, utopie qui, à chaque nouvelle "avancée" transformée en nouvelle désillusion, semble s'éloigner toujours davantage dans un futur à jamais inatteignable. Ce monde matérialiste fait face aux défenseurs de dérives passionnelles extrémistes, nostalgiques d'un passé idéalisé et qui souhaitent (r)établir par la force leur vision de la pureté originelle, inapplicable, car à jamais prisonnière d'un monde fantasmé résultant d'une idéologie binaire, basée sur la catégorisation abusive du Bien et du Mal, tel un langage religieux informatique à base de 0 et de 1. Ces combattants sont rongés par la colère et souvent, même, l'envie vis-à-vis de ce qu'ils dénoncent; comment en ayant pas l'âme en paix peut-on prétendre servir Dieu? On le sert, certes, mais malgré soi, comme un Diable attelé à une charrue. Et en voulant exterminer définitivement le vice - vice que l'on prétend repousser, mais qui en fait, nous obsède et nous domine- on ne le supprime pas : on se contente de prendre sa place, on le devient, ("toutes les fois que vous marchez à l'ennemi, vous qui combattez (...) vous avez à craindre de tuer votre âme du même coup dont vous donnez la mort à votre adversaire, ou de la recevoir de sa main, dans le corps et dans l'âme en même temps. (...) la victoire ne saurait être bonne quand (...) l'intention de ceux qui la font n'est pas droite"). Le Service véritable n'est pas de cette nature. En effet, s'ils avaient la paix, ils accompliraient leur devoir sans haine : combattant avec furie le monde moderne, tout en exploitant hypocritement les technologies de celui-ci pour promouvoir leur cause, ces guerriers fous sont au fond aveuglés par l'illusion d'un ennemi extérieur à abattre, fondée sur la croyance erronée en une Dualité ("les êtres naissent ignorants (...), c'est l’originelle dualité qui les enchaîne. Mais lorsqu'un homme est libéré des dualités, il agit avec pureté, sans attache, pour me servir de tout son cœur") . Dans leur lutte, chauffés à blanc par des prêcheurs de haine, ils sont donc désormais talonnés par de nouvelles idoles entourées de leurs fétiches -telles ces pierres de couleurs utilisées dans la recherche de pouvoirs psycho-spirituels, symboles parmi d'autres du retour en force de la sorcellerie et de son cortège d'adeptes magiciens- et par une multitude de pseudo-gourous qui égarent en répandant le mensonge, ( "Ainsi éprouvons-Nous les gens les uns par les autres") . Ainsi est la roue sans fin de l'ignorance.
Ainsi, dans cette impasse de la réalité "augmentée" où s'épanouit la volonté de puissance, mère de l'esprit totalitaire, nos champs contemporains sont le théâtre d'une guerre stérile dans laquelle se font face les pesticides chimiques -et leur cortège d'organismes génétiquement modifiés qui tentent de se rendre "maîtres et possesseurs de la nature"- et les pesticides occultistes qui, poussés par un naturalisme mystique, "dynamisent" le sol avec des cornes bourrées de bouses séchées, des crânes d'animaux, ou encore des pierres pilées. Tous deux encouragent l'ivraie à pousser : au nom du Bien, on s'arroge le droit de Vie et de mort et, à l'eugénisme technophile qui hait le corps souffrant périssable, qui poussé à son extrême est même adepte d'un puritanisme robotique, et qui souhaite "améliorer" l'homme en téléchargeant par exemple une conscience dans une machine, répond le sulfureux eugénisme surnaturel qui glorifie le corps utilitaire en instrumentalisant la sexualité. Ces adeptes de la magie sexuelle souhaitent en effet donner naissance uniquement à "de belles âmes"... Quoi qu'il en soit, logiquement, la tentation d'un "homme nouveau" ou d'un surhomme flirte donc toujours aujourd'hui avec l’hygiénisme et le racisme, et son corollaire, la race"pure". C'est notre seul aveuglement qui nous fait associer uniquement cette idée de pureté de la race, et plus généralement d'éradication de ce qui nous paraît nécessaire d'éliminer, aux mouvements nationalistes plutôt qu'aux technophiles acharnés passionnés par la noosphère ou aux occultistes qui se réfèrent à l'âme du monde. Pourtant ils sont donc bien guidés par une logique similaire; ils se mêlent d'ailleurs souvent, engendrant régulièrement de monstrueux hybrides.
Ainsi, notre monde matérialiste libéral -fils de l'Humanisme puis de Lumières possédées par le Culte de la Raison- via la recherche de ce qui est appelé "le progrès" technique ou (trans)-humaniste, échafaude pléthores de méthodes orgueilleuses, qui se font concurrence (dix visions ne pouvant qu’engendrer Division) , prétendant expliquer la totalité du monde hors du spirituel, relégué à de l'obscurantisme qu'il faut combattre voire annihiler, et poursuit l'utopie d'un monde meilleur, utopie qui, à chaque nouvelle "avancée" transformée en nouvelle désillusion, semble s'éloigner toujours davantage dans un futur à jamais inatteignable. Ce monde matérialiste fait face aux défenseurs de dérives passionnelles extrémistes, nostalgiques d'un passé idéalisé et qui souhaitent (r)établir par la force leur vision de la pureté originelle, inapplicable, car à jamais prisonnière d'un monde fantasmé résultant d'une idéologie binaire, basée sur la catégorisation abusive du Bien et du Mal, tel un langage religieux informatique à base de 0 et de 1. Ces combattants sont rongés par la colère et souvent, même, l'envie vis-à-vis de ce qu'ils dénoncent; comment en ayant pas l'âme en paix peut-on prétendre servir Dieu? On le sert, certes, mais malgré soi, comme un Diable attelé à une charrue. Et en voulant exterminer définitivement le vice - vice que l'on prétend repousser, mais qui en fait, nous obsède et nous domine- on ne le supprime pas : on se contente de prendre sa place, on le devient, ("toutes les fois que vous marchez à l'ennemi, vous qui combattez (...) vous avez à craindre de tuer votre âme du même coup dont vous donnez la mort à votre adversaire, ou de la recevoir de sa main, dans le corps et dans l'âme en même temps. (...) la victoire ne saurait être bonne quand (...) l'intention de ceux qui la font n'est pas droite"). Le Service véritable n'est pas de cette nature. En effet, s'ils avaient la paix, ils accompliraient leur devoir sans haine : combattant avec furie le monde moderne, tout en exploitant hypocritement les technologies de celui-ci pour promouvoir leur cause, ces guerriers fous sont au fond aveuglés par l'illusion d'un ennemi extérieur à abattre, fondée sur la croyance erronée en une Dualité ("les êtres naissent ignorants (...), c'est l’originelle dualité qui les enchaîne. Mais lorsqu'un homme est libéré des dualités, il agit avec pureté, sans attache, pour me servir de tout son cœur") . Dans leur lutte, chauffés à blanc par des prêcheurs de haine, ils sont donc désormais talonnés par de nouvelles idoles entourées de leurs fétiches -telles ces pierres de couleurs utilisées dans la recherche de pouvoirs psycho-spirituels, symboles parmi d'autres du retour en force de la sorcellerie et de son cortège d'adeptes magiciens- et par une multitude de pseudo-gourous qui égarent en répandant le mensonge, ( "Ainsi éprouvons-Nous les gens les uns par les autres") . Ainsi est la roue sans fin de l'ignorance.
Ne soyons pas fascinés par de dangereuses chimères. Le véritable miracle n'aura pas lieu demain : ce qui est réellement merveilleux, c'est de voir avec Nos propres yeux (Samadhi). L'enjeu, c'est d'être Vivant, aujourd’hui, ici et maintenant.